En « Tera-meeting » le 8 novembre 2025 sur le parvis du stade Léopold Sédar Senghor, Ousmane Sonko a consacré une partie de son discours à la bonne gouvernance et aux exigences qui vont avec elle. A cet effet, à travers des propos très allusifs, le président du parti Pastef-Les patriotes a révélé les « indélicatesses financières » de deux personnalités de l’Etat dans l’exercice de leurs fonctions. Il n’a pas cité leurs noms mais il a indiqué que les dossiers concernant ces deux alliés du parti au pouvoir sont sur la table du président de la République.
Sur les réseaux sociaux, les internautes ont très vite « décelé » les identités tues par le premier ministre : Abdourahmane Diouf et Aminata Touré. La première est ministre de l’Environnement et de la Transition écologique depuis le remaniement du 6 septembre 2025 après son passage au ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Le chef du Pastef fait état de surfacturations sur dans la passation de marchés, sans plus de détails. La deuxième personnalité incriminée serait Aminata Touré, actuelle Envoyée spéciale du président de la République, ci-devant présidente du Conseil économique social et environnemental (CESE) entre mai 2019 et octobre 2020 sous Macky Sall. Cette institution a été dissoute en septembre 2024, cinq mois après le changement de pouvoir.
Dans ce même registre, Ousmane Sonko a également informé avoir envoyé « le rapport caché » de l’Inspection générale d’Etat 9IGE) commandité sous l’ancien régime et concernant la gestion des licences et autres permis de forages d’hydrocarbures. « Ils l’avaient caché et sorti du circuit. Le rapport a retracé, de Wade à Macky Sall, (les noms de) tous ceux qui sont mêlés à la mauvaise gestion de notre pétrole et notre gaz. Beaucoup ne dormiront pas en entendant cela. J’ai envoyé le rapport au président Bassirou Diomaye Faye », a indiqué le chef du Pastef.
Ces deux « nouvelles affaires » brandies par le président de Pastef-Les patriotes viennent s’ajouter à la liste, déjà fournie, de dossiers sur lesquels Ousmane Sonko souhaite que la justice fasse preuve de plus de célérité dans le traitement des affaires judiciaires liées à la reddition des comptes. Ses appels ainsi que ses silences sont fortement relayés depuis plusieurs mois par les responsables et militants sur les plateformes de réseaux sociaux. Ils ont obtenu gain de cause une première fois avec les nominations de Me Bamba Cissé et Yassine Fall aux ministères de l’Intérieur et de la Justice.
Pour le chef du gouvernement, les départs d’Abdourahmane Diouf et d’Aminata Touré seraient une suite logique dans la mise en oeuvre du « Jub-Jubal-Jubbanti », doctrine de bonne gouvernance censée guider l’action du gouvernement et de toutes les administrations.
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